Le Syaker AN
(WEBZINE)
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REND ME
SUARE ME
RÉCATTÉ
Le , c'est pas seulement sur
l'auteur!
Des échos originaux, décalés, funs,
curieux, qui partent de l'univers de
l'auteur pour résonner vers d'autres
univers |
Le , Ça parle de littérature, ciné et
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surtout pour parler d'autre chose!
C'EST QUOI CETTE RUBRIQUE?
|
L'ANECDOTE Ce qui nous a intrigués, dérangés, émus, fait marrer...
Et si on s'en foutait de l’auteur, décortiquons son
\N THE STYLE univers.
e: Si L'AUTEUR ÉTAIT UNE CHANSON CE D
ROUTE . ou pa. À vous de découvrir si on vous spoile.
Qu'esT—ce Qui LU1 AURAT DIT?
Coup de sonar sur une époque, un lieu, un évènement,
| ECHOS : HIER ET AUJOURD'HUI fréreraréemententn M
On part tous azimuts: oeuvres adaptées, librement
A DAPTATIONS ET DISPERSIONS inspirées ou liens tordus.
r
| LES LIVRES QUIL FAUT AVOIR LUS CD
On zieute sur une oeuvre ou on s'écarquille sur
Coup D'OEIL. COUP D'OEUVRE d'autres sans vous aveugler.
Un thème qui s'éparpille dans tous les sens, effet liste
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de ES-TU FRANZ KAKFA ?
Oh et puis tiens, oublions
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RArkI
un instant, avec son K légendaire,
impressionnant de malheur cumulé.
Traverser l'œuvre de , cest en
ramener des êtres malmenés, incompris,
isolés, souvent sans autre issue que l'ironie
ou la folie.
Mais faut-il te maintenir, , dans
l’identificationlittérairedetes personnages,
dans leur reflet légendaire ? Que tu les aies
construits comme des alter ego, que tu
les aies utilisés comme des messagers ne
signifie pas forcément qu'ils t'ont enfermé à
ton tour dans leur univers mental, comme
leur création, impuissante et tragique.
Dis-leur, , que tu étais un fils de
bonne famille allemande installée à
Prague, brillant diplômé de droit qui n'a
jamais fui complètement son milieu et
l’a épaulé dans ses affaires. Tu es parvenu
globalement à articuler l'ancrage social de
ta vie professionnelle avec un vrai rythme
où tu construisais ton œuvre, sans basculer
complètement dansla solitude de l'écriture.
Tu as fait une carrière brillante dans la prévention des accidents de
travail, ne démissionnant que deux ans avant ta mort.
Tu n'étais pas non plus ce solitaire taciturne, petit cachotier ! Tu
fréquentais les cafés et les clubs politiques de gauche sans t'impliquer
plus avant : tes récits déclinaient tes combats, voire
809
FIDÉLITÉ
FULGURENCE
tesrèglementsdecompte,commeavecton père.Tuasmultiplié
les conquêtes féminines sans trouver la volonté incontestable
de te marier. Tu voulais des enfants, écrire, voyager, écrire,
ne pas mourir tout de suite, écrire, partir en Palestine peut-
être, voir ton travail publié ou pas, mais écrire. Le bonheur
. ! surpassait pour toi l'accomplissement social, c'était une quête
à portée de main, une exigence, même fuyante, en ligne de
mire.
Et contrairement à nous, malheureux et horrifiés face au sort
qui allait s'abattre sur ta jeunesse et les tiens, tu ne savais
pas, , en mourant de la tuberculose en 1924, juste
avant l'arrivée de la pénicilline, à quoi tu allais « échapper ».
Tu ne connaîtrais ni les régimes totalitaires dont tu avais eu
certaines intuitions, ni leurs camps de la mort où périraient
tes proches.
Tu as vécu et écrit au cœur de tes contradictions : pas plus que
tu n'es devenu aucun des petits tyrans des systèmes que tu as
décrits, tu n'as incarné une victime désespérée de tes livres. Et
si tu as su décrire l'appareil administratif dans ses absurdités,
c'estsürement d'abord parcequetut'yétais construituneplace
de choix. Tu as été capable de tirer profit des complications,
y compris de la maladie, dealant pragmatiquement avec
elle des périodes de déploiement littéraire sur les pauses
qu'elle timposait. Tu ne subissais pas, , ta vie autant
qu'on a voulu le raconter ; tu n'as pas joué les fantômes. Si
tu manquais de confiance en tes qualités d'auteur, pourtant,
au-delà des fantasmes sur ton épuisement perpétuel, c'est ta
détermination et ta force au quotidien qui ont rendu possible
l'éternité de avec son grand K.
Texre : Sy. lu p. | : Canov er Jusnne. Puoro p. 2 : Ru. =
AR:
«CHOS AUJOURD'HUI
Rares
MILENA, OTTLA ET LA
SHOAH
Tout le monde connaît KAFKA, le grand
écrivain praguois, mais beaucoup moins
OTTLA, sa jeune sœur, ou MILENA, une
des femmes qu'il a aimées. Contrairement
à KAFKA mort prématurément, toutes
les deux seront les témoins tragiques des
camps d'extermination.
MILENA JESENSKA, intellectuelle tchèque,
a 23 ans lorsqu'elle rencontre KAFKA.
Leur relation amoureuse, essentiellement
épistolaire, durera deux ans. Militante
communiste et résistante pendant la
Seconde guerre mondiale, elle est arrêtée
par la Gestapo, déportée à Ravensbrück où
elle meurt le 17 mai 1944.
Le 14 septembre 1920, FRANZ lui écrit :
« Quand je te dis que tu es ce que j'aime
le plus, ce n'est peut-être pas de l'amour à
proprement parler ; l'amour, c'est que tu es
le couteau que je retourne dans la plaie »
OTTLA, la sœur préférée et meilleure amie,
a entretenu pendant plus de 20 ans une
correspondance avec lui. Elle est assassinée
à Auschwitz en octobre 1943. Le 8 octobre
1923, FRANZ lui écrit : « La question à savoir
si tu me dérangeais, nous n'avons pas à
nous la poser. Quand tout le monde me
dérangerait toi tu ne le ferais pas ».
Beaucoup ont relevé dans ses romans une
vision prémonitoiredessystèmestotalitaires
du 20e siècle et notamment du nazisme et
du génocide juif. L'idée d'être innocemment
accusé et exterminé et l'image d'une
humanité lâche et indifférente notamment
à travers sa bureaucratie hantent l'essentiel
de son œuvre. La description d'un système
judiciairebarbare(LACOLONIEPÉNITENTIAIRE)
et la transformation d'un homme en
vermine (LA MÉTAMORPHOSE) font écho aux
barbaries du nazisme et au génocide juif.
Sur la valeur prophétique de l'œuvre de
KAFKA, de nombreux écrivains se sont
exprimés, comme WALTER BENJAMIN,
ADORNO, GEORGE STEINER, BRECHT. Quel
lien peut-il exister entre les textes fictifs
d'un des plus grands auteurs du début du
20e siècle et la tragédie de l'Holocauste
survenue 20 ans après sa mort ?
C'est sans doute l'écrivain
juif AHARON APPELFELD,
rescapé des camps de
la mort, qui explique
Il faut
donc lire les LETTRES À MILENA
et les LETTRES À OTTLA, même si on n'y
découvre que la voix de KAFKA ; il manque
la réponse des destinataires, les lettres des
deux femmes ont été perdues.
Il faut surtout lire un album jeunesse
passé inaperçu parmi les nombreux écrits
le mieux l'apport de KAFKA aux écrits sur
l'œuvre de KAFKA
tout est déjà là : la peur, le désespoir,
l'Holocauste. Dans
l’absurdité, la tragédie humaine, la vision
cauchemardesque, le caractère inhumain
de la société, avec une puissance et une
justesse qui n'ont pas d'équivalent dans
la littérature sauf celle qui viendra
après (PRIMO LEVI, CHARLOTTE
DELBO, IMRE KERTEZ
consacrés à l'écrivain LA PETITE SŒUR
DE KAFKA de FRANÇOIS DAVID et illustré
par ANNE HERBAUTS. En très peu de mots,
on y apprend le destin tragique d'OTTLA,
avec l’image de cette femme qui s'efface
petit à petit pour finir par disparaître dans
un gris kafkaïen...
Tegre : Varie. lus pl : CORENTIN. =
lot K. EST ARRÊTÉ UN MATIN. DE QUOI
est-il accusé ? Il ne le sait pas mais il doit bien
avoir fait quelque chose pour être arrêté ; il est
forcément coupable.
Dans le film THE WALL d' (et des
), tout le poids du monde pèse
sur les épaules du petit Pink. Il y a son père
mort à la guerre, sa mère castratrice, le prof
sadomaso, l’'adultère de sa femme. Le monde
lui aussi n'est pas en reste.
D'après Pink, tout le monde est coupable.
C'est donc logique qu'il finisse par devenir
totalement bar)’, et prenne les traits d'un Hitler
nouvelle génération. Le petit Pink devenu
grand pète son câble. Les enfants sont passés
à la moulinette pour faire de la viande hachée,
c'est l'anarchie dans les rues, tout le monde est
suspecté, flagellé, coupable. Coupable.
Seulement voilà, le grand Pink
se retrouve dans les chiottes
complètement halluciné par ce qu'il
a mis en place, il se met à gueuler : «
Stooooop {ll ».
C'est l'heure de son procès à lui. Le
juge apparaît sous les formes d'un
énorme vagin avec une tête de
magistrat (son honneur le ver) qui
énonce sa sentence: « The trial ».
Sa faute est simple : Pink a montré
des sentiments humains, c'est
impardonnable. Il devient poupée
de chiffon aux yeux exorbités : « Fou,
agité du bocal, je suis cinglé ».
Et c'est le mur qui peu à peu se
resserre autour de lui et l'encercle :
il na qu'à sen prendre à lui-même,
il aurait pu simplement être mauvais
sans se poser de question, mais non
faut que le petit Pink ait des états
d'âme. Heureux soient les insouciants
qui servent la cause du mal sans aucun
remord.
TEXTE ET ALU. © JUSTINE. =
be...
en
en ?
Le terme « kafkaïen » est quasi entré
C'est
situation absurde, synonyme d'oppression,
dans le langage courant. une
représentant une situation labyrinthisme,
irréelle, angoissante. Mais concrètement,
dans le texte, c'est quoi le style kafkaïen ?
Brouillage des repères spatio-temporels.
Réalité ou fantastique, chez KAFKA, on se
posetoujoursla question maisonneparvient
pas à la trancher. LA MÉTAMORPHOSE par
exemple, s'ouvre sur le réveil de Samsa et
quelques lignes plus loin, on apprend qu'il
a été transformé en insecte géant ; d'entrée
de jeu, difficile alors de discerner le rêve de
la réalité. L'univers kafkaïen balance entre
réalité et absurdité (tellement flagrante
quon se demande si on n'est pas
tombé dans un roman fantastique).
Et en plus, l'absurdité chez KAFKA
paraît naturelle. Ainsi de l'engin
de mort dans LA COLONIE
PÉNITENTIAIRE que le régime
judiciaire ne remet pas
en question. Ce jeu est
sans doute encore
\ A de pr HP AU ES pri Se
PAU UT UN AU SES
EURE) où FLE sf Av"
plus flagrant dans LE PROCES : c'est par la
vision de Joseph K., perdu dansunesituation
inextricable, qu'on accède aux décors qui
paraissent nappés d'une forme de rêve. Les
sons sont tantôt atténués tantôt stridents,
la lumière est vacillante, les mouvements
sont tantôt vifs tantôt lents ; l'ambiguïté est
sans cesse maintenue.
Fragmentation expressionniste
ou impressionniste ? KAFKA était
contemporain du mouvement
expressionniste et y comptait
de nombreux amis, mais il
les trouvait excessifs, lui qui
cherchait à avoir l'écriture la
plus neutre possible afin de
laisser l’image ouverte aux
multiples perceptions
possibles. On est limite
80
Car KAFKA, comme un
MONET, procède par
touches de peinture. Les
paysages sont livrés par
clichés instantanés. Pas de
vision globalisante mais une
description qui suit le regard
qui se pose d'abord là puis là, et
là encore. KAFKA ne se consacre pas
à l'intériorité des personnages, c'est
par la surface et les éléments extérieurs
que le lecteur accède à un spectre de
sentiments d'autant plus large qu'il est
capté de l'extérieur et donc livré à ses
diverses interprétations.
La puissance de l'image. Le langage pour
KAFKA est dépouillé, brutal. Lorsque les
mots s'en tiennent à un sens figé, ils ne
peuvent plus exprimer les nuances.
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Cest
KAFKA
recourir aux
pourquoi
préfère
images
pour approcher de la
Vérité qui est multiple : il
faut
une écriture
tenter de « créer
susceptible
d'interprétations infinies ». Les
images sont tellement détaillées
et poussées loin qu'elles deviennent
vertigineuses et envahissent tout
l’espace. La métaphore parexemple permet
de mettre en relation situation extérieure
et éclairage intérieur. Le thème du procès
notamment désigne tant le procès juridique
de Joseph K. que le procès qu'il se fait à lui-
même dans sa petite tête. Les images chez
KAFKA n'ont alors pas de sens unique et
des tas d'interprétations possibles. « Cette
ambiguïté proprement kafkéenne réside
en ce que l'écrivain ne donne son opinion
sur les images qu'à travers d’autres images,
grâce auxquelles il démontre l'insuffisance
de ce matériau [les mots] ».
IN THE STYLE
D ——
Texre : Jusnne. Puoro p. | sécecrionnée par Cinov sur Pixapay. Paoro p. 2 séLÉCTIONNÉE PAR JUSTINE. =
=
AU CINÉMA
Il y a bien sûr les
adaptations, biopics où tout
fortement
inspirées comme LE PROCES d'ORSON
WELLES, XAFKA de SODERBERG, JOSEPH
KLEIN de LOSEY, BRAZIL de TERRY GILLIAN,
OMBRES ET BROUILLARD de WOODY ALLEN...
simplement œuvres
Et puis il y a les hommages plus où moins
évidents à l'écrivain de la modernité
comme les cinq films suivants :
eo Le plus dérangeant LE RUBAN BLANC
Fan de KAFKA, MICKAEL HANEKE adapte
en 1997 LE CHÂTEAU pour la télévision.
12 ans plus tard, il décroche la palme
d'or à Cannes pour LE RUBAN BLANC, film
d'une grande beauté, dérangeant, en
noir et blanc évidemment, qui relate des
événements tragiques dans un village
allemand à la veille de la première guerre
mondiale, racontés par l'instituteur,
témoin innocent comme le héros K. du
château. Comment ne pas voir aussi dans
le portrait du pasteur, chef de famille
tyrannique voire destructeur le père
de l'écrivain. Et puis pour le spectateur
attentif, le cinéaste autrichien offre un bel
indice, au milieu du film apparaît sur le
banc de l'église KAFKA, identique à l’une
de ses célèbres photos.
Le plus cauchemardesque ERASERHEAD
jose son premier film, DAVID LYNCH, le
cinéaste de l'angoisse et du mystère, signe
un pur cauchemar,
DAPTAT
pers ON
——
0
À A ANA
LR qu " \NE
inquiétant, lui aussi en noir et blanc. Dans
un décor urbain complètement délabré,
un homme veille sur son bébé, un être
monstrueux, mi-homme mi-larve. On
songe notamment à LA MÉTAMORPHOSE.
Comme KAFKA,
invente une nouvelle forme de fantastique,
le cinéaste américain
un cinéma énigmatique d'avant-garde
809
d'une terrible modernité.
So Le plus juif À SERIOUS MAN
Les frères COEN ont indéniablement
lu KAFKA. Sur un mode à la fois drôle et
tragique, le duo déjanté dresse le portrait
d'un professeur d'université juif, honnête
et respectable, assailli par une multitude de
problèmes. « Je n'ai rien fait » dit le héros
à l'instar de Joseph K. Un grand film sur
l'angoisse de l'homme moderne résolument
seul et sur l’absurdité de la vie.
Le plus inatte
MA VIE DE COURGETTE à l'opposé de
l'imagerie Disney, met en scène
plusieurs enfants durement
meurtris par la vie qui tentent
de se reconstruire au sein d'un 4
orphelinat. Ce film d'animation
à la fois sombre et lumineux ne
prend pas les enfants (personnages
et spectateurs) pour des imbéciles.
Et KAFKA dans tout ça ? Il apparaît
rapidement au détour d'une scène.
Adossée à un arbre, l'héroïne, lit un
livre, et pas n'importe lequel : LA
MÉTAMORPHOSE.
Kafkaesque est la traduction anglaise
pour le terme « Kafkaïen ». C'est
—
aussi le titre de l'épisode 9 de la
DAPTAT
NAN
saison 3, de la série BREAKING BAD, plongée
cauchemardesque dans
l'univers de la
drogue.
Lors de sa séance de thérapie collective,
Jesse décrit son travail de dealer, un véritable
engrenage le maintenant prisonnier et qu'il
qualifie de « totally Kafkaesque ».
ASS,
4 NN
Texre: Valérie. ALU © CORENTIN. =
Le Caârenv DE Karel
ET DRACULA DE STOKER
M NEIGE. UN HOMME. UN VOYAGE D'AFFAIRE.
Un château mystérieux. Un comte. L'œuvre
posthume (et inachevée) de LE
CHÂTEAU, ou bien celle de ,
DRACULA ?
Et bien les deux!
Ecrit par un irlandais en 1897, DRACULA
À est un roman épistolaire et fantastique.
LE CHÂTEAU, publié en 1926 après la mort
de , un auteur pragois, na rien
d'épistolairenide fantastique. Et pourtant...
, le héros de DRACULA, est un notaire chargé
de s'occuper des affaires immobilières d'un mystérieux comte des
Carpates, qui souhaite acquérir un domaine en Angleterre. Un
vampire, ce que Jonathan va apprendre assez vite. K. le protagoniste
du CHÂTEAU, quant à lui arpenteur, doit rejoindre le château du
comte Westwest. Deux personnages qui doivent voyager pour leur
travail, droit vers l'inconnu. Deux personnages curieux, bravant les
interdits sans parfois sans rendre compte. Partageant la même envie de
marcher dans la neige : un souhait à priori anodin qui les mène dans une
fâcheuse posture.
Dans « L'invité de Dracula », la première partie du roman qui n'était pas
ajoutée à l'édition originale, Jonathan se moque des avertissements de
son cocher. Surpris par une tempête de neige, il finira par s'égarer dans
un village, devant un mystérieux mausolée habité par une vampire,
avant de se faire attaquer par des loups. Dès l’incipit du CHÂTEAU,
K. se retrouve la nuit dans la neige, puis dans une auberge à dormir sur le plancher.
On le réveille, il se moque du règlement absurde qui régit les lieux et qui veut
Er ÿG
qu'on n'ait pas le droit de dormir au village \
sans autorisation préalable du château en
question. K. et Jonathan n'en font qu'à leur
tête, voilà encore un trait commun.
Rude voyage au bout duquel le repos ne sera
même pas au rendez-vous : K. et Jonathan,
figures de l'étranger, en divergence totale
avec les coutumes locales et les habitants, se
heurtent à l'hostilité et aux mises en garde que
personne ne prend la peine de justifier. Puis à
un inconfort physique et psychique généré
à la fois par le logement et l'hôte. Avec à
une variation : l'administration pour K,,
le surnaturel pour Jonathan. LE CHÂTEAU
reste le lieu central des deux romans.
Présent sans toujours l'être, point de
départ et d'arrivée dans DRACULA, objectif
de K. durant tout le roman de
Pour K, impossible d'y entrer, pour Jonathan Harker, impossible
d'en sortir : enfin presque, le temps qu'il reste prisonnier. Dans
l’un comme l’autre, une aura de mystère englobe l'édifice :
inatteignable, impénétrable, y compris de l'intérieur comme on
peut l'observer dans DRACULA. K. lui, semble subir le supplice de
Tantale, toujours découragé par l'administration, la complexité
des démarches et des autochtones. Folie et aliénation en marge.
Et puis une femme. Frieda, dont K. tombe amoureux et Mina,
l'épouse de Jonathan, restée en Angleterre. Confidentes et
amantes.
Il serait tout de même dommage de clore cet article sans
mentionner Munich: lieu de parution du CHÂTEAU, et précisément
là où débute le roman de
Le Chârenu DE Kaki
ET | RAC Î | ] DE To LER Texte : Cinor. a ue i ee =
LA MÉTAMORPHOSE
1975
LE CHÂTEAU LE PROCÈS
FKA MUSEUM
[37 1927
JOURNAL INTIME L'AMÉRIQUE
Puoro aucue en maur : Auexis. Puoro cUcHE En Bas : KLARA. IMAGE CENTRALE SÉLECTIONNÉE PAR CINDY. =)
(
ER CEST DES GEA
(ET UN BORDEL ORGANISÉ)
_——
THOMAS GOSSELIN
SEMAEL JAN:
Cindy, Justine,
Sylvie, Valérie
Alexis, Cindy, Corentin,
Fabien, Justine, Klara, Louise
Justine, Lus, Sylvie
Alexis, Bruno
tout le monde
Ariane, Ben, Caroline,
Chloé, Dorothée, Jean-Luc, Louis, Nicolas, Sandrina, Sandrine,
Thomas, Yves
Justine
Le Shaker (Tours) = ISSN
2607-2742
CREATIVE COMMONS
MÉHÉRENCES BI. DES Of
François David et Anne Herbauts. La petite soeur de
Kafka. Noville-sur-Mehaigne (Belgique), Belgique,
Esperluète, 2004.
« Franz Kafka Le rebelle ». Le Magazine littéraire,
2002, no 415.
Guillaume Gallienne. « L'oeuvre de Kafka ». Ca peut
pas faire de mal. France Inter, 9 juin 2012.
Tran Huy Minh. « Aharon Appelfeld, sous le signe
de l'errance ». Le Magazine littéraire, 2004, no 435, p.
93-96.
Michèle Tauber. « Réincarnation d’une mélodie:
l'écriture d'Aharon Appelfeld ». Che vuoi?, 2012, no 31,
D. 119-120.
NOUS ÉCRIRE,
ATTPS: / /LE—SHARER.ME
RES CITÉE
Bancaud, Florence. Le Journal de Kafka, ou l'écriture
en procès. Paris: CNRS édition, 2013.
RÉAGIR
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